Rencontre avec Rob Hopkins à la foire bio de Muzillac

Rob Hopkins, c’est cet enseignant anglais en permaculture qu’on voit dans le film « Demain » de Cyril Dion, et qui a lancé le mouvement des « villes en transition » (il y en a une dizaine en Bretagne), ces villes qui essaient de se mettre en ordre de bataille pour faire face au dérèglement climatique, en essayant aussi d’avoir une vision positive et joyeuse de l’avenir. Rob Hopkins était donc à la foire bio de Muzillac le 25 septembre 2022, dans le cadre d’une petite tournée en France qu’il effectue à l’invitation du magazine « Sans transition ! »

Le chapiteau qui l’accueillait était rempli à ras bords ! Ce qui est impressionnant avec lui, c’est sa gaieté, sa simplicité, et aussi ses formules chocs, qu’il va chercher chez de grands auteurs ou qu’il invente lui-même. Par exemple « le futur doit entrer en nous bien avant qu’il n’advienne » (Rainer Maria Rilke) ; « baking is the new prozac » (faire son pain est le meilleur des médicaments – Rob Hopkins) ; « nous vivons dans un système qui a été verrouillé par l’idée fausse que certaines choses sont inévitables » (l’activiste Mariame Kaba). Et le message de Rob Hopkins est justement le contraire : si nous arrivons à cultiver dans nos esprits le désir d’un avenir bas carbone, cet avenir se réalisera. C’est l’appel qu’il lance depuis la parution en 2020 de son livre « Et si. on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ? ».

Pour réimaginer le monde, comme il dit, il faut selon lui rassembler cinq ingrédients.

  • D’abord, avoir des espaces et des moments pour se rencontrer et se parler. Des espaces qui nous apportent à la fois la sécurité et la légitimité de penser autrement, de ralentir et de s’ouvrir à des choses nouvelles.
  • Le second ingrédient, ce sont les lieux. On a besoin de lieux pour exprimer et donner corps à notre imagination collective. Des lieux comme la rue, la nature, des lieux municipaux ou de travail, réels et virtuels. Rob Hopkins est proche du mouvement Extinction Rebellion et il a cité l’exemple à Londres du Pont de Waterloo Bridge, qui avait été bloqué et transformé en forêt urbaine pendant plusieurs jours en 2019.
  • Le troisième ingrédient, ce sont des pratiques concrètes qui nous relient les uns aux autres et nous aident à tester, dimensionner et dynamiser nos moyens d’agir. Ça peut se passer dans des éco-lieux, dans nos communes, nos lieux de travail, etc.
  • Le quatrième ingrédient, c’est ce que Rob Hopkins appelle des « pactes » : des modes de collaboration qui prennent forme pour transformer l’imagination en actions, pour par exemple produire des ressources utiles à tous, avoir des moments de fête, se projeter dans l’avenir…
  • Le dernier ingrédient, ce sont les « Et si… ? » qui ont donné le titre de son dernier livre et qu’il illustre par plein d’exemples concrets sur son site robhopkins.net. C’est le premier pas de l’effort d’imagination qu’il nous propose. Ça consiste à regarder notre quotidien autrement et se poser de drôles de questions. Par ex : « Et si on concevait les villes à partir des besoins des enfants ? », « et si on pouvait vaincre le dérèglement climatique en une génération ? », « et si on ne se nourrissait qu’avec ce qui est produit près de chez nous ? »

À nous de jouer !

Rob Hopkins est un grand fan du Galais !