Échos de la soirée du 13 décembre 2022 sur l’accès de tous à une alimentation saine et locale

23 personnes présentes, une quinzaine excusées pour cause de verglas sur les routes, cette rencontre proposée par le Galais a suscité un vif intérêt. Nous avons échangé autour de la question : qu’entreprendre ensemble pour favoriser l’accès de tous à une alimentation saine et locale ?

Pour ne pas trop prolonger la soirée eu égard aux intempéries, nous avons reporté à une prochaine fois la projection et l’échange autour du film “La part des autres”. Nous avons étudié diverses solutions mises en oeuvre en France pour l’accès de tous à une alimentation saine (voir ce tableau comparatif ci-dessous). Il y a ensuite eu un tour de parole sur les attentes et envies de chacun de s’engager dans un projet collectif.

Voici diverses idées évoquées durant la discussion (avec quelques oublis, désolé, ce n’est pas exhaustif !) :

  • Jacques : un système d’échange local (SEL) comme celui de Guer permet à des personnes – dont certaines sont très précaires – d’échanger des biens et des services à l’aide d’une « monnaie temps ». Ces biens peuvent inclure l’alimentation,
  • Anne-Cécile est salariée à la fédération des CIVAM de Bretagne. Elle travaille en particulier sur les producteurs précaires et les risques de ruptures alimentaires et est active dans différents réseaux (Alternatiba, Nature et Progrès, Les Greniers d’Abondance www.resiliencealimentaire.org…) pour contribuer à la construction d’un système alimentaire résilient, territorialisé et durable,
  • Jean-François souhaite que chacun puisse (re)devenir producteur et est prêt à y contribuer (il évoque le prêt de terres cultivables),
  • Martine œuvre au Secours Populaire de Ploërmel et souhaite que davantage de produits sains et locaux puissent être intégrés dans les aides alimentaires apportées aux familles en précarité,
  • Cécile insiste sur l’importance de renforcer les liens entre les personnes ; c’est indispensable pour travailler la question de l’alimentation,
  • Patrick insiste sur l’importance d’être tous à égalité dans les actions ; il ne s’agit pas que certains (les plus aisés) « éduquent » d’autres (les plus précaires) à « bien manger avec peu d’argent » ; il insiste aussi sur l’importance des fruits à coque pour l’équilibre alimentaire,
  • Émilie présente le fonctionnement des prix différenciés anonymes et de la caisse de solidarité du Car à vrac. Il n’y a pas de triche. Les usagers considèrent le car à vrac comme un « bien commun » auquel chacun contribue d’une façon ou d’une autre. Elle pense qu’il faut développer sur le territoire une diversité de réponses et d’actions pour l’accès à l’alimentation. Il n’y a pas de solution miracle,
  • François explique qu’il voudrait démarrer dans son jardin une serre partagée, co-gérée avec des voisins volontaires. Il s’interroge aussi sur la manière dont il faut parler aux maires et élus de cette question de l’alimentation saine,
  • Tim vient de créer un groupe Plan Climat au sein de l’association Polen (www.polen.asso.fr). Il évoque l’importance de mieux réfléchir les circuits de mobilité sur le territoire, de redynamiser les centres-bourgs pour limiter les déplacements, de passer à des actions plus visibles pour interroger la consommation dans les grandes surfaces du Pays de Ploërmel,
  • Isabelle et Tim ont commencé à cultiver leur jardin en arrivant il y a deux ans à Ploërmel, afin de produire pour eux et pour leurs amis. Elle parle de l’importance de préserver la dignité de chaque personne dans les actions de solidarité alimentaire,
  • Alain propose que des liens se développent entre l’association « Citoyen.ne.s, ça nous regarde ! » (CCNR) et les autres associations locales, par exemple en se formant ensemble à l’utilisation de Kaz, ensemble d’outils libres, gratuits et bretons adaptés aux besoins des associations,
  • Christiane est fille de jardinier. Elle témoigne qu’« on n’est pas les mêmes quand on connaît la terre »,
  • Jean-Luc refuse d’aller dans les grandes surfaces. Avec le GAB1 56, il participe à des « défis familles » sur l’alimentation bio. Il parle de l’implication nécessaire des élus. Que leur proposer ? Ils pourraient financer des bons d’achats chez les commerces et producteurs locaux,
  • Mari-Thé, Louis et Aline annoncent la création toute récente de l’association « Solidarité Pays de Ploërmel » qui vise en particulier à développer les liens et le soutien aux migrants. L’accès à une alimentation saine fait partie de leurs préoccupations,
  • Bertrand est arrivé il y a un an dans le Pays de Brocéliande. L’ELFE lui a permis de tout de suite créer des liens. Il cultive sous serre et veut partager ses savoirs et ses plants, « être moins seul dans le projet d’avancer »,
  • Étienne vit dans la sobriété. Après avoir expérimenté une vie nomade, il s’est fixé en Pays de Brocéliande. Il élève des chèvres et propose gratuitement sa force de travail à des producteurs locaux.

Une seconde rencontre est prévue mercredi 5 avril de 18h30 à 21h (dans un lieu à préciser) pour approfondir ces réflexions et avancer vers des projets collectifs.

1Groupement des Agriculteurs Biologiques.