Rencontre avec Thibaut, bénévole du Galais

Thibaut est aujourd’hui un utilisateur du galais en attendant d’être un professionnel du réseau du galais lorsqu’il commercialisera le miel des ruches qu’il vient d’installer à l’est du territoire.

Thibaut a pratiqué plusieurs monnaies locales au gré de ses engagements écologiques, de ses lieux de vie et de ses rencontres. Il cite de ci de là quelques noms : la cigogne, la gonette, la bizh, l’ours, l’eusko, le galleco, les graines … de quoi rêver et voyager.
L’essentiel, c’est la diversité ! C’est sans doute le moteur principal de l’engagement de Thibaut : refuser l’uniformité et la globalisation, accueillir la différence et privilégier le local.

Thibaut ne joue pas au Monopoly… Thibaut présente les galais. Une belle monnaie papier qui porte des scènes du territoire. Billets de 1, 2, 5, 10, 20 et 50 galais.

Thibaut tient à préciser que le terme exact n’est pas « monnaie locale » mais « monnaie locale complémentaire et citoyenne », ce qui permet de poser des points essentiels.
Tout d’abord, la dimension locale ; une monnaie locale c’est un territoire, un périmètre d’action défini par ses utilisateurs, une zone géographique au sein de laquelle les personnes ont tissé des liens notamment économiques.
Ensuite, la monnaie locale est « complémentaire » à l’euro. Elle est indexée en euros et la parité retenue est de 1 pour 1 : 1 galais = 1 euro. En outre, le galais est gagé en euros. Cela signifie que pour chaque galais imprimé, l’équivalent en euros est déposé sur un compte bancaire qui garantit la possibilité d’échanger à tout moment les galais en circulation contre des euros.
Revenons au sens premier de la monnaie, l’échange et la circulation de marchandise et c’est là tout l’objet du galais, favoriser une production et une consommation locales, sans spéculation financière ni thésaurisation. Le galais est une monnaie à taille humaine qui permet de commercer dans le respect de son budget et du travail des producteurs.
Enfin, le galais a une dimension citoyenne c’est-à-dire qu’il vise à développer un modèle de vie collective basé sur des filières locales, des circuits courts. C’est un levier pour accroître les échanges de proximité. La société qui se dessine ainsi donne la priorité aux petites productions de qualité à faible empreinte carbone sur les produits industriels de masse générant de juteux profits pour quelques gros actionnaires inconnus.

Pour Thibaut, l’association qui porte le galais doit veiller à développer le nombre de magasins et producteurs afin de garantir un accès le plus facile à la monnaie en multipliant les comptoirs d’échange. L’accroissement de la diversité des produits payables en galais permettra en outre d’élargir les publics utilisateurs.

Marie-Hélène Collias